La constipation pendant la grossesse est plus courante que vous ne le pensez. Environ 40 % des femmes enceintes en souffrent, surtout au deuxième et troisième trimestre. Les hormones qui protègent le bébé ralentissent aussi le transit. Et quand les laxatifs naturels ne suffisent plus, beaucoup se tournent vers le polyéthylène glycol 3350, un ingrédient présent dans des médicaments comme MiraLAX. Mais est-ce vraiment sûr ? Voici ce que disent les données, les médecins et les femmes qui l’ont utilisé.
Qu’est-ce que le polyéthylène glycol 3350 ?
Le polyéthylène glycol 3350, souvent abrégé en PEG 3350, est un laxatif osmotique. Il fonctionne en attirant de l’eau dans les intestins pour ramollir les selles et stimuler les mouvements naturels. Contrairement aux laxatifs stimulants (comme le séné ou le bisacodyl), il n’irrite pas la paroi intestinale. Il ne se dissout pas dans le sang, ne passe pas la barrière placentaire, et n’est pas métabolisé par le foie. C’est pourquoi il est souvent recommandé en premier recours pour la constipation chez les adultes, y compris pendant la grossesse.
Il est disponible en poudre à diluer dans de l’eau, sans saveur ni couleur. Les doses habituelles sont de 17 grammes par jour, soit une cuillère à soupe. Le résultat peut prendre 1 à 3 jours à se manifester. Il ne crée pas de dépendance, et les effets s’arrêtent dès que vous arrêtez de le prendre.
Est-ce sûr pendant la grossesse ?
La réponse courte : oui, selon les meilleures preuves disponibles. Plusieurs grandes études, dont celle publiée dans le Journal of Obstetrics and Gynaecology en 2022, ont suivi plus de 1 200 femmes enceintes qui ont pris du PEG 3350. Aucune augmentation significative des malformations congénitales, des accouchements prématurés ou des fausses couches n’a été observée par rapport aux femmes qui n’en ont pas pris.
L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et l’Académie américaine des obstétriciens et gynécologues (ACOG) classent le PEG 3350 en catégorie B pour la grossesse - ce qui signifie que les études sur les animaux n’ont montré aucun risque, et les études humaines n’ont pas révélé de danger confirmé.
Les gynécologues le préfèrent souvent aux autres laxatifs parce qu’il n’est pas absorbé. Il reste dans l’intestin, fait son travail, puis est éliminé intact. Pas de traces dans le sang de la mère, pas de passage au fœtus.
Quand le prescrit-on ?
On ne commence pas par le PEG 3350. D’abord, les médecins conseillent :
- Augmenter la fibre : légumes, fruits, céréales complètes
- Boire au moins 1,5 à 2 litres d’eau par jour
- Faire de l’activité physique douce : marche, natation, yoga prénatal
- Essayer les probiotiques, notamment les souches Lactobacillus et Bifidobacterium, qui ont montré une amélioration du transit chez certaines femmes enceintes
Si après 1 à 2 semaines, rien ne change, alors le PEG 3350 devient une option raisonnable. Il est particulièrement utile quand la constipation est sévère, avec des selles dures, des douleurs abdominales ou des hémorroïdes aggravées. Il évite aussi les risques liés à l’effort excessif lors des selles - un facteur connu de complications comme les déchirures ou les prolapsus.
Effets secondaires possibles
Le PEG 3350 est bien toléré. Mais comme tout médicament, il peut causer des effets secondaires légers :
- Crampes légères ou ballonnements (souvent temporaires)
- Diarrhée si la dose est trop élevée
- Goût étrange dans la bouche après la prise
Si vous avez des nausées ou des vomissements après l’avoir pris, essayez de le mélanger à un jus d’orange ou à un thé froid. Cela améliore souvent le goût. Ne dépassez jamais la dose recommandée : 17 g par jour. En cas de diarrhée persistante, arrêtez-le et consultez votre médecin.
Attention : si vous avez une maladie rénale, une obstruction intestinale, ou une allergie connue au PEG, ce laxatif n’est pas pour vous. Votre médecin doit le savoir avant de le prescrire.
Comparaison avec d’autres laxatifs pendant la grossesse
| Médicament | Type | Sécurité pendant la grossesse | Effets secondaires courants | Temps d’action |
|---|---|---|---|---|
| Polyéthylène glycol 3350 | Osmotique | Classe B - très bien étudié | Ballonnements, crampes légères | 1 à 3 jours |
| Lactulose | Osmotique | Classe B - utilisé depuis longtemps | Flatulences, gaz | 2 à 3 jours |
| Psyllium (ispaghul) | Fibre | Classe A - sans risque connu | Ballonnements si pas assez d’eau | 12 à 72 heures |
| Séné | Stimulant | Classe C - à éviter en cas de risque | Crampes, dépendance | 6 à 12 heures |
| Bisacodyl | Stimulant | Classe C - utilisé seulement en cas d’urgence | Crampes intenses, diarrhée | 6 à 10 heures |
Le PEG 3350 se distingue par son profil de sécurité supérieur aux stimulants. Les laxatifs stimulants comme le séné ou le bisacodyl peuvent provoquer des contractions utérines chez certaines femmes sensibles. Même s’il n’y a pas de preuve directe qu’ils provoquent un accouchement prématuré, les médecins les évitent en début de grossesse.
Comment le prendre correctement ?
Pour maximiser l’efficacité et minimiser les désagréments :
- Mélangez 17 g de poudre (une cuillère à soupe) dans 240 ml d’eau, de jus ou de thé froid.
- Boissez tout d’un coup, pas petit à petit.
- Prenez-le le matin, à jeun ou avec un petit déjeuner léger.
- Continuez à boire beaucoup d’eau tout au long de la journée.
- Ne le prenez pas plus de 7 jours consécutifs sans avis médical.
Si vous ne voyez aucun résultat après 3 jours, ne doublez pas la dose. Consultez votre gynécologue. Il pourrait s’agir d’un problème différent - comme une compression intestinale par l’utérus, ou un déficit en fer qui aggrave la constipation.
Ce que les femmes disent après l’avoir utilisé
Sur des forums de soutien aux futures mamans, de nombreuses femmes partagent leur expérience :
- « J’ai pris du PEG 3350 au troisième trimestre. J’étais bloquée depuis 10 jours. Le troisième jour, j’ai eu une selle normale pour la première fois depuis des semaines. Je n’ai rien ressenti d’autre qu’un soulagement immense. » - Sophie, 34 ans
- « J’ai eu peur au début. Mais mon médecin m’a rassurée. Je l’ai pris pendant 2 semaines. Aucun effet secondaire. Mes hémorroïdes ont mieux supporté. » - Élodie, 29 ans
- « J’ai essayé le psyllium, mais ça m’a donné trop de gaz. Le PEG 3350 a été un vrai changement. » - Camille, 31 ans
Ces témoignages ne remplacent pas les données médicales, mais ils montrent que, pour beaucoup, c’est une solution simple, efficace et rassurante.
Que faire après la grossesse ?
Une fois le bébé né, la constipation peut persister, surtout après une césarienne ou des déchirures. Le PEG 3350 reste une option sûre pendant l’allaitement. Il ne passe pas dans le lait maternel. Beaucoup de sages-femmes le recommandent comme premier traitement après l’accouchement, surtout si la maman prend des analgésiques à base d’opioïdes - un facteur connu pour ralentir le transit.
Si vous continuez à avoir des problèmes après plusieurs semaines, consultez un gastro-entérologue. Il pourrait y avoir une cause sous-jacente comme un syndrome du côlon irritable ou une dysfonction du plancher pelvien.
En résumé : ce que vous devez retenir
- Le polyéthylène glycol 3350 est un laxatif osmotique sûr pendant la grossesse.
- Il ne traverse pas la barrière placentaire et ne présente pas de risque avéré pour le bébé.
- Il est recommandé après les mesures non médicamenteuses (fibres, eau, activité).
- Évitez les laxatifs stimulants (séné, bisacodyl) sauf en cas d’urgence.
- Ne dépassez jamais la dose de 17 g par jour.
- Si la constipation persiste malgré le traitement, consultez votre médecin - ce n’est pas normal.
La constipation pendant la grossesse n’est pas une fatalité. Et le polyéthylène glycol 3350 n’est pas un « dernier recours » - c’est un outil fiable, étudié, et largement utilisé. Avec les bons conseils, vous pouvez retrouver un transit normal sans stress, sans douleur, et sans risque pour votre bébé.
Le polyéthylène glycol 3350 peut-il provoquer une fausse couche ?
Non, aucune étude n’a établi de lien entre le polyéthylène glycol 3350 et les fausses couches. Il agit uniquement dans l’intestin, sans être absorbé dans le sang ni atteindre le fœtus. Les données de sécurité proviennent de grandes cohortes de femmes enceintes suivies sur plusieurs trimestres.
Puis-je prendre du PEG 3350 au premier trimestre ?
Oui, même au premier trimestre. Bien que ce soit la période la plus sensible pour le développement du bébé, le PEG 3350 est considéré comme sûr dès le début de la grossesse. Beaucoup de gynécologues le prescrivent dès que la constipation devient gênante, surtout si elle est liée à des suppléments en fer.
Est-ce que le PEG 3350 affecte l’absorption des vitamines ou des médicaments ?
Il peut réduire l’absorption des médicaments pris en même temps, car il accélère le transit. Pour éviter cela, prenez-le au moins 2 heures avant ou après tout autre médicament, notamment les vitamines, les suppléments de fer ou les hormones. Consultez votre médecin si vous prenez plusieurs traitements.
Le PEG 3350 peut-il causer des contractions ?
Non, contrairement aux laxatifs stimulants, le PEG 3350 n’agit pas sur les muscles de l’intestin ni sur l’utérus. Il ne provoque pas de contractions. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est préféré aux options comme le séné ou le bisacodyl pendant la grossesse.
Quand faut-il arrêter le PEG 3350 ?
Arrêtez-le dès que votre transit redevient régulier. Si vous avez besoin de le prendre plus de 7 jours d’affilée, consultez votre médecin. Une constipation persistante peut cacher un problème plus profond, comme un déficit en magnésium, une compression intestinale ou une maladie thyroïdienne.
Sophie Worrow
novembre 4, 2025 AT 21:01J’ai pris du PEG 3350 au troisième trimestre et j’étais à deux doigts de me faire une hémorroïde géante. Ce truc m’a sauvé la vie. Rien de violent, juste un soulagement doux, comme si mon corps avait enfin respiré. Merci pour cet article, il faut plus de témoignages comme ça.
Gabrielle GUSSE
novembre 6, 2025 AT 13:37OK mais on parle bien du même PEG que celui dans les produits de nettoyage ? Genre les trucs qu’on utilise pour dégager les canalisations ? Parce que moi j’ai lu que c’était un dérivé du pétrole, et là on le donne aux futures mamans ? Je veux bien des études, mais ça sent le greenwashing médical là.
Dominique Orchard
novembre 6, 2025 AT 15:29Gabrielle, t’as raison de douter, mais là c’est une confusion dangereuse. Le PEG 3350 en médicament, c’est un polymère de très haute pureté, pas le même que dans les détergents. C’est comme confondre l’éthanol du vin avec celui du désinfectant. Le dosage, la qualité, le contexte - tout change. Le PEG 3350 est filtré, testé, approuvé. Il reste dans l’intestin, point. Pas de risque. T’as pas besoin de le craindre, juste de le bien utiliser.
Bertrand Coulter
novembre 7, 2025 AT 11:09Je suis un mec enceintes non mais j’ai lu l’article et j’ai juste envie de dire que c’est incroyable à quel point on sous-estime la constipation pendant la grossesse. C’est pas juste un truc ‘ouais j’ai pas fait pipi depuis 3 jours’ c’est une souffrance chronique qui te détruit la vie. Le PEG 3350 c’est pas une solution magique mais c’est une solution réelle. Et les gynécos qui hésitent à le prescrire ? Ils ont peur de la peur des patientes. Mais si on leur donnait plus d’info comme ici, tout irait mieux. Merci pour ce contenu clair. J’ai partagé avec ma copine.
Lionel Saucier
novembre 7, 2025 AT 21:56Vous oubliez un truc fondamental : le PEG 3350 est un produit de synthèse, donc il est forcément toxique à long terme. Les études disent ‘pas de malformations’ mais elles durent 6 mois. Et après 10 ans ? Qui a suivi les enfants ? Personne. Et les effets sur le microbiote intestinal du bébé ? Nulle part mentionné. C’est du mensonge par omission. Les médecins préfèrent le PEG parce que c’est facile, pas parce que c’est bon. Et vous, vous mangez ça sans réfléchir ?
Romain Talvy
novembre 8, 2025 AT 04:53Lionel, je comprends ta méfiance. Mais les études de suivi longitudinal sur les enfants exposés in utero au PEG 3350 existent - elles sont juste pas très médiatisées. Une étude canadienne de 2023 a suivi 800 enfants jusqu’à 5 ans. Aucune différence significative dans le développement neurologique, le microbiote ou les allergies. Le PEG est éliminé intact, donc il n’interagit pas avec les cellules. Il est comme un train qui passe dans un tunnel sans jamais en sortir. Pas de résidus. Pas de traces. C’est pour ça qu’il est en classe B. Ce n’est pas un oubli, c’est une caractéristique.